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Actus Ile de Pâques

Rapa Nui le danger est là!

Partageons les bonnes idées

Récemment les conditions de séjour dans l’ex-Ile de Pâques, maintenant appelée officiellement Rapa Nui, ont changés depuis l’adoption d’une loi adoptée par le gouvernement du Chili, pour préserver le territoire de la forte croissance touristique.

L’ile a une superficie de 168km avec quelques 7500 résidents permanents. En l’an 2000 le chiffre du tourisme était d’environs 50000 visiteurs par an et on avait largement la chance de pouvoir être “tête à tête” avec les Moaï.

© france-chili.com

Aujourd’hui le tourisme “massif” montre ses doigts avec l’arrivée au large de la côte de nombreux paquebots, venant surtout des Etats Unis, cette arrivée commence à laisser ses traces dans l’ile. L’expansion immobilière et les quelques 116000 touristes qu’arrivent actuellement sur l’ile mettent en péril le fragile equilibre de ce territoire “d’outremer”.

Découvrez l’article publié par Le Courrier de l’Unesco dans son numéro 1 de cette année 2019.

“Isolés au milieu de l’océan Pacifique, à mi-chemin entre les côtes chiliennes et Tahiti, les jeunes de Rapa Nui (île de Pâques) se connectent au monde en espagnol. Ils ont quasiment perdu l’usage de leur langue maternelle d’origine polynésienne, le rapanui. Seuls 10 % d’entre eux la maîtrisent aujourd’hui, alors qu’ils étaient 76 % il y a quarante ans. María Virginia Haoa, de l’Académie rapanui, tire la sonnette d’alarme.”

Propos recueillis par Jasmina Šopova et Carolina Rollan Ortega

Pourquoi la disparition d’une langue pose-t-elle problème ?

La langue est indissociable de notre manière d’être, de nos pensées, de nos sentiments, de nos joies et de bien davantage. C’est à travers notre langue que nous montrons qui nous sommes. Si notre langue disparaît, c’est tout le fondement socioculturel de notre communauté de locuteurs qui est mis en péril.

Sur l’île de Pâques, la langue rapanui n’a plus sa place dans le développement socioéconomique de notre communauté. Écartée des services publics et des activités touristiques, cette langue polynésienne est absorbée à une vitesse vertigineuse par l’espagnol, avec d’importantes conséquences néfastes sur les valeurs de la communauté.

Ainsi, l’agriculture familiale a été délaissée au profit de la consommation de produits nationaux et transnationaux, dont on ignore par ailleurs la provenance et le mode de fabrication. Autrefois, les agriculteurs observaient les phases de la lune pour déterminer les plantations. Aujourd’hui, c’est un art oublié.

Des pratiques comme le partage des produits entre familles et voisins, forme traditionnelle de solidarité et d’interaction, ont disparu, alors que le dialogue intergénérationnel s’estompe. Les jeunes passent leur temps aux jeux vidéos et sur les réseaux sociaux, ce qui réduit le temps consacré aux rencontres avec leurs aînés. Parfois, ce sont les parents qui, trop occupés à travailler pour améliorer leur confort matériel, négligent le plus important : l’éducation de leurs fils et filles, qui englobe leur propre culture.

Quel est l’état de vitalité du rapanui ?

Selon une enquête sociolinguistique réalisée en 2016 par le ministère de l’Éducation du Chili (MINEDUC) et l’UNESCO, la moitié des locuteurs rapanui se trouve concentrée chez les plus de 40 ans.

Dans la tranche d’âge entre 20 et 39 ans, seuls 35 % environ parlent rapanui. La grande majorité, lorsqu’ils sont parents, ne transmettent pas la langue vernaculaire à leurs enfants. En général, la langue quotidienne dans les familles de couples mixtes (rapanui et autre) est l’espagnol.

Quant aux locuteurs de moins de 18 ans, ils se font de plus en plus rares. En 1976, lorsque l’enseignement de la langue a été introduit comme matière dans le programme scolaire, 76 % des écoliers parlaient rapanui. En 1997, ils n’étaient que 23 %. En 2016, ils étaient réduits à 10 %. Chiffre alarmant pour tous ceux d’entre nous qui s’inquiètent de l’avenir de notre langue et de notre culture.

Découvrez l’article publié par Le Courrier de l’Unesco dans son numéro 1 de cette année 2019.

Découvrez l’article publié par Le Courrier de l’Unesco dans son numéro 1 de cette année 2019

Télécharger le numéro de janvier – mars 2019 du Courrier de l’Unesco en français ici

Télécharger le numéro de janvier – mars 2019 du Courrier de l’Unesco en espagnol ici

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