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Actus Culture

Glaciers, le regard de l’eau. Aquarelles chiliennes.

Partageons les bonnes idées.

A noter dans vos agendas, l’exposition “Glaciers, le regard de l’eau. Aquarelles chiliennes” organisée par Gustavo Bocaz chez lui, à l’Escalier-espace d’Art à Montreuil, en région parisienne le 1er octobre à 17h

Artistas : Micaelina Campos – Ximena García – Adelaida Larraín – Flavia Rebori – Juan Urrejola


Glaciers, le regard de léau

De glaciers et de visions

Nous avons le privilège, en tant qu’habitants du territoire chilien, de partager un espace fertile dans les glaciers et les champs de glace qui se répartissent du nord au sud, assurant une réserve d’eau douce essentielle à la vie, et qui dépendent aujourd’hui du réchauffement climatique et de la prise de conscience humaine .

Face à cette réalité, l’art se pose en témoignage, et l’aquarelle, qui capte l’expressivité de l’eau, médium constitutif de ces masses de glace monumentales, devient un espace réflexif et dénonciateur.

À travers cinq visions présentées par les artistes chiliens, Micaelina Campos, Ximena García, Adelaida Larraín, Flavia Rebori et Juan Urrejola, cette exposition est l’aboutissement d’un parcours créatif qui défie les langages de l’aquarelle, où le support apparaît avec l’expressivité de sa matière, les émaux se diluent, faisant apparaître et disparaître les masses de glace éthérées, l’abstraction et la figuration, provoquant le spectateur par des jeux atmosphériques et chromatiques, et les déplacements du pigment acquièrent le comportement même d’un glacier menacé et vulnérable.

Dans cet espace convergent les expérimentations et les réflexions que chaque artiste s’est proposé de développer. Les différents langages visuels conspirent dans une conjonction de contrastes profonds, où les volontés discursives nous rapprochent des différentes manières d’appréhender la relation que chacun a établie avec les glaciers.

Le travail de Micaelina Campos joue avec le déplacement de morceaux de papier et de textures fantomatiques, qui apparaissent et disparaissent à la surface de l’œuvre. Dans ce geste de dislocation, l’eau et le pigment sont entraînés, et des traces apparaissent à la surface des grands massifs de glace, comme une clameur visuelle qui nous alerte d’une fonte imminente.

De son côté, Ximena García nous invite à explorer un espace de recueillement, où l’absence presque totale de couleur met en lumière la solitude qui imprègne l’immensité des paysages glacés du sud du Chili. Pendant ce temps, son regard figuratif s’estompe dans le choc du blanc sur le noir, laissant apparaître des gris infinis et des bleus subtils, qui se confondent, brouillant le bord de la glace et la fermeté du territoire.

Dans l’œuvre d’Adelaida Larraín, le médium gagne, en expression et en volume grâce à de subtils fragments de papier coloré, aux bords déchirés à la main, que l’artiste dissimule entre des traces d’eau et de pigment. Ces corps se confondent au milieu d’un paysage de fissures et de crevasses, émergeant subtilement comme une provocation au regard attentif du spectateur.

Flavia Rebori nous transporte dans la robustesse de la glace éternelle de la montagne, à travers des corps de couleur qui acquièrent l’expression d’une géographie insaisissable et adverse. Ainsi, le glacier, la terre et ses minéraux émergent, touchés par la lumière du soleil, qui succombent aux gestes de l’artiste, qui recrée, encore et encore, le moment du contact avec la monumentalité de la Cordillère des Andes.

Par la maîtrise du domaine chromatique et un minimalisme bouleversant, Juan Urrejola explore l’immensité des glaciers, dans un espace de contraste brutal où fusionnent les forces élémentaires. L’eau, qui apparaît violette entre un bleu persistant et le blanc qui s’approprie le territoire expressif, est confinée entre de subtils plis de papier qui la capturent dans un champ de dispute pour l’existence.

Ce parcours d’exploration sensible et critique qui devient l’exposition de cinq expériences, nous permet aujourd’hui, à travers ses œuvres, d’atteindre une plus grande prise de conscience d’un problème qui nous concerne tous et qui nécessite notre engagement.

Macarena Murúa Rawlins

Conservateur
Diplômée en Histoire de l’Art et Master en Muséologie. Chercheuse, conservatrice et muséologue. Professeur à l’Universidad Alberto Hurtado.

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